Collioure – Ullà


26 juillet 2022,

Je me lève, peu après le passage de marcheurs qui se sont arrêtés devant mon hamac. François, réveillé depuis un moment, a observé la scène. Il me dit qu’un groupe de gens s’est arrêté et a longuement observé mon hamac avant de passer son chemin.

Panoramique du chateau de Collioure au matin

Nous descendons les bicyclettes, François continue à me conter moult choses, mais je ne suis pas assez réveillé pour me souvenir du contenu dont certains détails se sont probablement mêlés au récit de la veille. Nous finissons par nous séparer, il me donne son adresse mail pour garder contact.

Je commence mon trajet, qui s’arrête assez rapidement dans un petit marché, à Port Vendre, où je fais l’acquisition de délicieuses nectarines. Je discute ensuite avec une boulangère qui se trouve n’être que vendeuse. Les prix sont exorbitants et affichés aux 100g pour éviter de piquer les yeux. Globalement on ne trouve rien en-dessous de 10€ du kilo, les prix tournant plutôt autour de 18€ le kilo pour certains pains un peu plus élaborés. En discutant j’apprends qu’ils sont faits au levain, à la farine bio et cuits au feu de bois. Cela justifie en partie le prix et atteste d’un produit d’une qualité indéniable mais peut-être que je ne suis tout simplement pas habitué aux tarifs de la Côte vermeille. Je décide tout de même de prendre une tranche du pain « sportif » contenant raisin sec, pistache, cranberry, et autres joyeusetés. La vendeuse emballe la tranche et me fait signe de la tête qu’elle m’en fait cadeau et que je n’ai pas à payer. Je la remercie bien et reprends la route.

Ascension vers Banuyls

Peu avant Banuyls, je tombe sur une voie verte qui m’indique le col de Banuyls. J’emprunte donc cette jolie route montant dans les coteaux, sillonnant les vignes. Arrivé à une intersection, je continue l’ascension, je lis sur un panneau qu’il me reste environ 7 kilomètres jusqu’au sommet. Je ne vois pas indiqué le Banyuls sur le panneau mais j’imagine qu’il s’agit d’un col plus haut un peu plus loin sur la crête. La route est magnifique, à mesure que je prends de la hauteur, j’aperçois Banyuls au loin, puis Port Vendre, puis je finis par passer au dessus du mont qui me cache le reste de la côte française dévoilant ainsi Argelès, Saint-Cyprien et sûrement Canet au loin. Je prends quelques pauses pour me nourrir de mûres sauvages bordant la route et prendre des photos.

Vue sur la côte Vermeille depuis le col des Gascons

Je finis par atteindre le sommet et ne trouve comme indication que la tour Madeloc. Après avoir finalement réussi à m’orienter avec la carte sur mon téléphone, je me rends compte que je ne vais pas dans la bonne direction et que je vais finir par rejoindre Collioure. Je profite donc d’une belle descente sur 400m de dénivelé pour rejoindre Banyuls et cette fois-ci m’attaquer au bon col. Le col se situe après une vallée à faible pente dans laquelle je traverse de nombreuses vignes. Les raisins sont déjà mûrs et me tendent les bras. Je commence par collecter une grappe sur un pied qui semble abandonné le long de la route. Je mange tout en roulant et ne peut résister à réitérer par deux fois l’opération, cette fois-ci dans des vignes réellement exploitées.

Je m’approche du col, les derniers kilomètres sont durs, sur la route est écrit « ça pique », le dénivelé est en effet important. Bien que 100m plus bas que le col que je viens de monter par erreur, l’ascension me semble bien plus dure. J’ai peut-être déjà usé une bonne partie de mon énergie lors de la première montée. Je suis obligé de pousser sur quelques mètres dans la partie la plus pentue et j’atteins enfin le sommet peu avant midi après plusieurs pauses pendant l’ascension.

Le col est fermé par de grosses pierres empêchant le passage de véhicules : un habitant de Banyuls m’avait dit que ce serait le cas. Je ne rencontre pas de soucis à vélo. Je retrouve de nombreux slogans plus ou moins intelligents comme acab, tu piedra madre, ou no frontera. Le col a été fermé suite aux périodes de forte migration d’Africains pour rendre difficile leur passage qui est en soit déjà une pénitence. Je m’arrête apprécier la vue côté espagnol et français en consommant le pain sportif offert un peu plus tôt. Au risque de paraître chauvin, je préfère la vue côté français, offrant un bout de mer bleue, depuis ce col.

Côté français depuis le col de Banuyls
Côté espagnol depuis le col de Banyuls

J’attaque la descente, parcourant une végétation bien différente de celle du côté français. Je traverse des forêts de chênes liège dépourvues de vignes ou du moins que je ne vois pas puisque je passe un unique panneau indiquant probablement un domaine viticole. Cette idée est renforcée par les troncs écorcés de certains chênes liège bordant la route : l’écorce doit probablement être utilisée dans la confection de bouchons de liège. La route est déserte et dégage quelque chose de sauvage, je croise un unique cycliste sur la route ponctuée de plusieurs passages canadiens qui ne semblent plus avoir d’utilité puisque certains d’entre eux sont recouverts de grosses plaques métalliques.

J’arrive dans le premier village espagnol qui croise ma route : Espolla. Sur une place j’entends deux anciens discuter en catalan, les panneaux sont maintenant écrits en catalan. Une étrange sensation désagréable m’envahit, je me sens comme un étranger qui vient de passer la frontière clandestinement. Je m’arrête à la fontaine du village qui n’est autre qu’un gros lavabo métallique muni d’un robinet à pression. Le débit d’eau est important et ma poche à eau se remplit rapidement.

Je reprends mon chemin en direction de Figueras sur de jolies petites routes souvent bordées de plantations de beaux et vieux oliviers. J’arrive à Peralada, j’entre dans une boulangerie mais rien ne me fait envie. En observant un peu plus autour de moi, je trouve finalement un restaurant, « el centro ». Je stationne ma bicyclette à l’entrée et demande s’il est possible d’être servi. Un serveur très serviable m’installe en terrasse juste en face de mon vélo pour que je puisse le surveiller. Il m’apporte la carte et me conseille des plats consistants pour recharger les batteries et continuer ma route. Mon choix s’arrête sur le « Arroz negro », le riz noir, une paella de fruit de mer à l’encre de sèche, typique de la région et succulente. Rassasié et réconforté par l’accueil chaleureux du serveur très attentionné, je reprends la route confiant.

Je décide finalement de ne pas me rendre à Figueras mais de plutôt rejoindre la côte. Je finis par rejoindre la véloroute 8 que je décide de suivre à nouveau sur des chemins agricoles traversant cette fois-ci des rizières. Je marque un arrêt, peu avant Sant Pere Pesacador, pour mettre un peu de musique sur la petite enceinte que j’emporte avec moi pour rythmer la cadence. Je finis par ramasser des mûres puis par discuter avec un Autrichien qui s’arrête, aussi chargé que moi sur son gravel. Il est parti le 10 juillet, 3 jours avant moi, depuis l’Autriche. Nous décidons de rouler ensemble, il a un bon rythme, nous avançons bien. Il me dit qu’il s’arrête dans les campings pour dormir, il les trouve très chers en France où l’on paye à l’emplacement, que l’on soit en tente, en camping-car et quel que soit le nombre de personnes sur celui-ci, dans une certaine limite j’imagine.

Rizière espagnole

Nous arrivons à l’Escala aux alentours de 18h. J’avais prévu de m’arrêter dans le coin mais mon ami autrichien voudrait pousser plus loin puisqu’il souhaite arriver à Barcelone le lendemain. Je décide donc de le suivre encore un peu pour me trouver un coin où je pourrais poser mon hamac, de préférence au bord d’une rivière. A quelques kilomètres de l’Escala, en sortant d’un chemin de la véloroute qui rejoint un axe routier plus fréquenté, je constate que mon pneu avant est à plat. Je m’arrête pour réparer. Mon ami autrichien attend que je m’exécute proposant son assistance. Je finis par réparer assez rapidement en prenant soin de vérifier mon pneu et d’enlever les épines qui se sont logées dans la gomme. Heureusement que je ne suis pas allé trop vite en besogne puisque plusieurs épines ont traversé le pneu.

Je regonfle mon pneu et nous voilà repartis. L’Autrichien devant et moi derrière. Je parcours un bon kilomètre et sens que la route est lourde. Tout en roulant je bloque ma suspension arrière mais j’ai toujours l’impression qu’elle ne l’est pas. J’en conclus que je dois aussi être à plat de l’arrière. L’Autrichien pressé par l’heure, concentré sur son objectif, poursuit sa route sans se retourner ni se rendre compte de mon malheur. Il vient de se réaliser, comme une mauvaise prophétie, le même souci arrivé à l’Autrichien plus tôt dans le voyage en France : une double crevaison, avant et arrière. Je suis au bord d’un axe routier bien fréquenté, il est 19h et je n’ai plus de chambre à air de rechange. Arrêté au bord de la chaussée, j’entreprends de décharger mon vélo des sacoches pour pouvoir procéder à la réparation. Alors que j’allais m’exécuter, une voiture de police s’arrête. Un policier me demande :
– Tout va bien ? As-tu besoin d’aide ?
Je lui réponds en espagnol :
– J’ai crevé, je viens de réparer l’avant qui avait aussi crevé et je n’ai donc plus de chambre à air de rechange. Mais j’ai de quoi réparer et je devrais arriver à m’en sortir.
Devant ma situation difficile, ils décident de m’aider en me proposant de chercher une chambre à air de rechange dans un magasin. Ils pensent d’abord m’emmener avec eux mais vu mon paquetage et le vélo ils se disent que je ne peux pas laisser le vélo seul. Ils me disent alors :
– Bon, nous allons te faire une faveur, tu nous attends ici, dis-nous ce dont tu as besoin et nous allons le chercher dans un magasin de vélo dans une petite ville non loin d’ici.
Je les remercie vivement et leur montre alors le détail des références de la chambre à air dont j’ai besoin. Ils prennent en photo les références et s’en vont en me disant d’essayer de me mettre plus sur le talus pour ne pas être trop proche des voitures.

Je démonte alors toutes mes sacoches et commence par réparer la chambre à air défectueuse. Je n’ai pas de bassine d’eau à disposition et le bruit des voitures sur la route ne me permet pas de repérer la fuite. Je finis par l’identifier en approchant mon visage de celle-ci et en sentant l’air s’en échapper. J’aperçois deux trous assez proches l’un de l’autre. Je sors le kit de réparation et pose une grosse rustine couvrant ceux-ci. Une fois la chambre réparée, je réfléchis à comment enlever ma roue sans que le dérailleur ne se retrouve en appui par terre. Je commence à essayer d’utiliser les rambardes de sécurité comme support, mais cela ne fonctionne pas, je n’arrive pas obtenir un support stable. Je finis par simplement allonger le vélo sur le flan dans le talus puis démonte la roue. Je démonte enfin mon pneu, l’inspecte bien et remplace la chambre à air par celle que je viens de réparer. A ce moment là, je vois la voiture de police revenir. Ils s’arrêtent, l’un d’eux vient me voir et me présente son téléphone avec des explications écrites en anglais. Je lui dis que je comprends l’espagnol. Il me dit alors que le vendeur du magasin n’avait pas la référence exacte de la chambre à air que j’avais, alors il en a fourni une légèrement plus large. Au vu des références cela ira très bien et sera probablement même mieux, puisque je trouve que le diamètre de mes chambres à air est relativement fin par rapport à celui de mes pneus. Il me dit qu’il en a eu pour 7€ et me demande comment je compte procéder pour les lui régler. J’entends que si je n’ai pas d’espèces je peux lui faire « bisou » (Me puedes hacer un bizou). Ne correspondant à rien que je ne connaisse en espagnol, et amusé par l’image de payer le policier par une bise, je conserve tant bien que mal mon sérieux en lui disant que j’ai de l’espèce. En farfouillant dans mon porte-monnaie je tombe sur le compte rond et nous procédons à l’échange. Enfin il me demande un document d’identité pour justifier qu’ils ont passé du temps à m’aider. Je le remercie encore vivement, il me dit que ce n’est rien et que s’il lui arrivait la même chose, il aimerait être aidé de la même façon. Je comprends plus tard, mais me doutais de ce que cela pouvait être, que le « bisou » est un « bizum » qui est une application sur téléphone, sûrement équivalente à Lydia en France, permettant d’effectuer des transferts d’argent simplement.

Je finis de réparer ma roue avec la chambre à air fraîchement réparée : il vaut mieux que je la monte directement pour que la pression appuie bien sur la rustine une fois dans le pneu. Je remonte la roue sur mon vélo ainsi que mes sacoches, je sors mon enceinte et mets de la musique pour célébrer ma bonne étoile. En réfléchissant, je constate après coup que la seule voiture qui s’est arrêtée parmi les nombreuses à être passées alors que je reparais mon vélo, est la voiture de police. A nouveau en route sur cet axe bien roulant, je finis au bout de quelques kilomètres par être dépassé par une voiture de police qui doit manifestement être ceux qui m’ont aidé vu le pouce levé que je vois passer par la fenêtre. Je réponds pour une alternance de v et de poing levé que j’agite vigoureusement en l’air.

Je me dirige vers Torroella de Montgri, j’ai vu sur la carte qu’un cours d’eau passe non loin de là et que je pourrai probablement trouver un endroit où camper pour la nuit. J’arrive dans le village d’Ullà situé juste avant, je passe devant un stand de maraîcher que je dépasse puis je me dis que je devrais faire demi-tour pour leur demander s’ils connaissent un endroit où je pourrais m’installer. A ce moment là, un homme à vélo, transportant quelques vieilles pommes dans une cagette attachée à son porte-bagages me dépasse. Je me mets en tête de lui présenter ma demande. Je le suis dans une ruelle et, alors que je le rejoins, il entame la discussion avec moi à propos du curieux vélo. Nous échangeons sur celui-ci tout en roulant puis nous nous arrêtons et, en lui parlant de mon voyage, c’est lui qui me demande si je cherche un endroit où passer la nuit. Je lui dis que oui, que je suis en hamac et que je n’ai besoin que de deux arbres. Il me dit qu’il vit dans la maison d’une femme, Sandra, qu’il a rencontrée en novembre dernier. Ce n’est pas la sienne, il doit donc voir avec celle-ci si cela ne pose pas de problème ainsi qu’à la dernière occupante du lieu, Laura. Confiant que ma venue ne soit pas gênante, il me propose de le suivre jusqu’à la maison. Personne n’est présent, seul le vieux chien Pongo monte la garde. Après un aboiement de formalité, il s’approche tranquillement pour réclamer des câlins à mon hôte puis à moi.

L’homme me propose, en me demandant dans quel ordre je souhaite procéder, de me doucher, nettoyer mes affaires et m’installer. Nous commençons par aller installer le hamac entre deux arbres de l’autre côté d’un champ de graminées séchées par le temps sec de la région. Pendant que j’accroche mon hamac il essaye de contacter Sandra pour la prévenir de ma venue en lui laissant un message. Je pars ensuite prendre une douche dans la maison. Il s’agit d’une grande et vieille bâtisse imposante de deux étages. En passant dans la maison je vois que les fenêtres sont vieilles, pas du tout étanches, au même titre que les portes de bois de la maison. Une fois propre, je descends avec mes affaires sales et nous lançons une machine à laver.

J’apprends que mon nouvel ami est allemand, il a grandi dans une communauté au pays basque. Il parle bien espagnol, mais j’avais effectivement repéré son accent étranger. Il a beaucoup parcouru la côte méditerranéenne espagnole et cherche à réaliser un rêve : trouver un endroit avec un petit terrain où vivre le long de celle-ci. Il me dit qu’il pensait avoir trouvé quelque chose plus au sud, dans la région d’Alméria, mais cela n’a finalement pas abouti. Finalement il a atterri dans ce petit village, en parlant de son projet on lui a conseillé de rencontrer Sandra qui cherchait quelques personnes pour habiter le lieu. Il est arrivé sur place en novembre, puis Sandra a fini par devenir sa concubine. Il me raconte tout cela depuis un tonneau d’eau en plastique bleu qui lui sert de baignoire, préférant s’immerger entièrement dans l’eau qui servira ensuite à l’arrosage.

Après quelques étirements, tout en discutant yoga, étonné de ma relative souplesse, nous commençons à préparer de quoi réaliser des pizzas pour le repas. Mon hôte dont je ne connais toujours pas le nom ni lui le mien, me dit qu’il adore la musique et qu’il a été piqué de curiosité par les quelques notes qu’il a entendues plus tôt alors qu’il me dépassait en ville. Je lui propose donc d’ajouter une ambiance musicale. Dans cette grande cuisine qui fait office de salle à manger munie d’une très longue table se trouve une caisse pleine de fruits et légumes en tout genre où il est écrit « à partager ». Ce sont des aliments que mon ami glane dans des magasins bio juste avant qu’ils ne finissent à la poubelle. Il reste sur le dessus des bananes qu’il faut consommer immédiatement sinon elles ne seront bonnes qu’au compost. Je me lance dans la confection d’un banana bread sans levure, absente des stocks de la maison.

Alors que je travaille la pâte du banana bread, Sandra arrive et entre dans la cuisine. Je me présente, elle part ensuite dans une autre partie de la maison et je me retrouve de nouveau avec mon ami réalisant alors que je ne connais toujours pas son prénom. Je lui demande mais n’ai pas besoin de lui donner le mien puisqu’il vient de l’entendre. Il s’appelle Eben, comme le bois. Un joli et surprenant prénom qui correspond bien à la couleur de sa barbe fournie et ses relativement longs cheveux. Nous continuons à préparer sauces et ingrédients autour d’une bière pendant que le banana bread cuit. Eben part chercher Sandra pour l’intégrer au choix de la garnitures des pizzas. Après un léger désaccord sur la quantité de garniture et le nombre de pizzas à faire, nous finissons par enfourner la pizza et nous nous attablons pour discuter de choses et d’autres.

J’apprends que la maison est une vieille possession familiale dont personne ne veut et c’est donc Sandra qui l’habite. Nous nous attablons et je finis naturellement par en venir au sujet du forro qui me sert de ligne directrice pendant mon voyage. Curieux, je leur propose de remplacer la musique par quelques chansons de forro. Le style plaît bien et Sandra qui s’intéresse au sujet de la danse me questionne. Je passe une soirée très agréable qui se termine par une initiation aux bases du forro.

Au moment de se coucher on me propose un lit dans une chambre inoccupée de la maison, j’accepte et part donc ranger mon hamac déjà installé dans les arbres du terrain. Tout juste allongé je me souviens qu’il faut encore que j’étende le linge. Je me lève et pars dans le jardin accompagné du petit chat noir de la maison qui rôde à la recherche de câlins puis je retourne me coucher.


2 réponses à “Collioure – Ullà”

  1. C’est une belle histoire d’amour qui aurait pu naître avec ce policier servant en quête d’un doux baiser..

  2. Fabrice
    J’ai hâte de connaître la suite de ton feuilleton car je suis devenue fan et accro.
    Marraine

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