Dénia – Formentera


18 août 2022,

Rocio est parti rejoindre ses parents et un ami qui fait partie du Cirque du soleil pour déjeuner avec lui à Alicante. Je profite de la matinée calme pour descendre à la plage me baigner. La mer est agitée et les roches de la plage coupantes. Même en faisant particulièrement attention je finis avec de petites entailles sous les pieds. Je remonte ensuite à l’appartement et profite de ce moment solitaire pour avancer dans l’écriture.

Rocio revient dans l’après-midi avec ses parents et me propose d’aller nous promener sur la plage. Elle m’amène à l’entrée d’une promenade qui n’est accessible que sur réservation pour limiter le nombre de passages journaliers vers la « cova tallada », cova signifiant grotte en espagnol. Nous discutons avec le gardien dans un objectif détourné afin de connaître ses horaires de permanence : Rocio m’indique que si l’on se rend à l’entrée suffisamment tôt, personne ne surveille l’entrée et que l’on peut passer sans problème. Nous nous arrêtons pour un bain de mer dans une zone où la mer est moins agitée puis terminons la balade par un bain dans la piscine de la résidence.

Après s’être préparés et changés, nous partons en direction de Moraira pour manger dans un restaurant tenu par une amie de Rocio qu’elle n’a pas vue depuis une dizaine d’années. Dans la voiture Rocio met sa musique et me fait découvrir un artiste surprenant que je ne connaissait pas : Devendra Banhart, capable de chanter en plusieurs langues différentes sans accents notable. Débordé par l’afflux de clients, le service est un peu long, ce qui ne nous dérange pas puisque nous ne sommes pas pressés. La cuisine est très bonne et est un savant mélange cosmopolite penchant plus vers le caribéen.

19 août 2022,

Il est 8h20, le gardien de la cova tallada nous a indiqué que les visites commencent à 9h. Rocio me donne un petit sac dans lequel elle me met une banane, quelques noix et une petite bouteille d’eau fraîche et je m’élance vers l’entrée de la balade en courant le plus vite possible. Je mets une bonne dizaine de minutes à rejoindre l’entrée dont je trouve la cabane du gardien inhabitée. Victorieux, je passe l’entrée au pas et me rafraîchis d’une eau qui est si fraîche qu’elle me laissera une sensation d’inconfort au niveau des poumons pendant plusieurs minutes.

Je reprends mon chemin vers la grotte. Je dois longer un pan de roche proche des vagues, il faut choisir le bon moment pour traverser sans se mouiller. J’arrive dans une grande cavité ouverte en plusieurs endroits. Des kayaks arrivent de la mer accompagnés d’un guide qui leur indique le chemin à prendre pour éviter les récifs. Quelques autres visiteurs se déplacent dans la grotte et se baignent dans le bassin peu profond à l’abri de la grotte. Je constate que la grotte s’enfonce sous terre, je décide d’explorer le lieu. Je parcours la grotte, à la lumière de mon téléphone, jusqu’en son fond. Je retrouve des trous carrés d’où dépassent des pierres qui marquent le bord. Cela ressemble à des réservoirs d’eau creusés sous les zones où l’eau goutte du plafond de la grotte. Je rejoins la dernière petite cavité, il faut s’abaisser pour la rejoindre, le plafond se trouvant plus bas.

Cova tallada

Je m’installe en tailleur, éteins ma lumière et observe le silence et le noir complet d’abord les yeux ouverts puis fermés. J’entends ponctuellement des gouttes tomber. Je suis sorti petit à petit de mon état méditatif par le groupe de kayakistes, principalement français qui s’approche de l’endroit où je me trouve. Il s’arrêtent avant la cavité où je me trouve et j’observe depuis l’obscurité la lumière et le bas des jambes des promeneurs. J’entends le guide expliquer en espagnol que l’accès à l’intérieur de la grotte est maintenant interdit et l’entrée de son accès contrôlé puisque l’on peut observer sur les murs des graffitis aux noms variés qu’il énumère. J’entends dire que cette grotte a servi à des contrebandiers autrefois. Son nom « tallada » doit venir du fait que l’on a taillé dans sa roche des bloc de pierres ayant servi à la construction de différentes structures comme l’explique le guide que j’écoute, invisible. Je profite du départ et de la lumière du groupe pour les suivre vers l’extérieur de la grotte.

Je sors de la grotte. En regardant sur mon téléphone je vois que je peux faire une boucle en passant par le haut du relief et rejoindre la tour « torre del Gerro » qui surplombe la zone. L’ascension est quelque peu physique et j’imagine le chemin plus compliqué à parcourir en sens inverse. Arrivé à la tour, j’escalade l’entrée qui doit se trouver à un peu plus de 2m de hauteur, puis le premier étage en passant par un trou circulaire que l’on devait jadis franchir au moyen d’une échelle en bois. Je ne me risque pas à l’étage supérieur de peur de descendre brutalement de deux étages si un de mes appuis venait à me faire défaut.

Littoral avec la torre del Gerro en arrière plan
Chemin de pierre vers la torre del Gerro

Je redescends ensuite vers Dénia et rejoins Rocio qui m’attend pour effectuer sa pause et se baigner dans la piscine avant le repas. Je profite de ce moment pour effectuer quelques mouvements de yoga qui, d’après Rocio, font leur effet auprès des baigneurs qui m’observent depuis pelouse et piscine. Nous montons ensuite manger un repas préparé par la mère de Rocio, un riz aux crevettes et quelques autres fruits de mer dans une grande paella que nous mangeons comme il est de coutume : chacun avec sa cuillère directement depuis le large plat.

Riz au fruit de mer servis dans une paella

L’après-midi sera réservée à la sieste et l’écriture, de la thèse pour Rocio, de mon quotidien dans mon cas. Il se fait également quelques recherches, Rocio me conseille, puisque je suis dans les parages, de me rendre à Formentera, une petite île voisine d’Ibiza, très jolie. Après un moment de réflexion, je décide de me rendre à Formentera puis éventuellement à Ibiza. J’achète mon billet puis nous continuons chacun à avancer sur nos sujets respectifs jusqu’au soir.

20 Août 2022,

Rocio souhaite me montrer un partie du littoral environnant. Nous regardons quelle calanque nous souhaitons visiter puis nous déplaçons sur place en voiture. Malheureusement, tous les accès à l’eau semblent pris d’assaut et nous nous résolvons finalement à visiter deux caps de la région avant de rentrer pour le repas du midi.

Le repas terminé, la sieste également, il est bientôt l’heure pour moi de partir prendre le ferry pour Formentera. Je rassemble mes affaires, descends en compagnie de Rocio qui voulait essayer le vélo. Je profite qu’il soit dénudé de ses sacoches pour effectuer quelques petits réglages, avant de laisser Rocio tester l’assise et l’équilibre de l’engin.

Départ pour Formentera

Je remonte mes affaires sur le vélo et me dirige vers le port de Dénia. Je passe l’entrée de l’accès au bateau et me retrouve au milieu des voitures qui entrent petit à petit dans le bateau. Je m’installe ensuite à l’étage des passagers et profite du trajet pour écrire.

J’arrive à Formentera un peu avant 20h, Rocio m’avait parlé d’un endroit, « Sol y Luna » à quelques kilomètres du port que je devrais pouvoir rejoindre avant la tombée de la nuit. J’arrive finalement à la plage indiquée que désertent les gens. L’endroit est beau, un petit restaurant en retrait de la plage est animé par les nombreux clients qui affluent. Je cherche un endroit dans la forêt de pins maritimes environnante pour passer la nuit. Une fois un endroit repéré, je retourne sur la plage pour manger mon pique-nique au bord de l’eau. Je m’allonge ensuite à observer les étoiles un long moment et décide finalement que je passerai la nuit sur la plage qui me paraît bien tranquille. Je pousse mon vélo dans un coin qui me paraît un peu à l’abri des regards et m’allonge sur mon tarp me protégeant du sable.


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