Valencia – Benicàssim


12 août 2022,

Ruben m’avait parlé de l’almuerzo typiquement valencien : avant 12h, pour 5€, dans bon nombre de « cervecerias » (bars) ou boulangeries, on sert un sandwich accompagné d’une boisson et d’un café ou thé pour ceux qui, comme moi, n’apprécient guère le café. Je me mets en tête de trouver un endroit où prendre l’almuerzo, la matinée n’étant pas encore bien avancée. J’ai aussi pour idée de faire des pao de queijo. Avoir parlé de ceux-ci à Ruben en lui laissant la recette, m’a donné envie d’en faire, d’autant que la cuisine est munie d’un four.

Je me rends à un supermarché non loin de l’appartement et constate que je vais avoir du mal à trouver la fécule de manioc nécessaire à la confection des pao de queijo. J’achète cependant lait et œufs qui me serviront par la suite. Au retour du supermarché, je m’arrête prendre l’almuerzo dans une cervezeria tenue par un Chinois. Ce n’est pas la première fois que je trouve ce genre de commerce tenu par des Chinois et me demande si cela est finalement courant ou pas. On me sert un sandwich chaud réalisé avec les ingrédients au choix, qu’on me présente accompagné d’un soda puis suivi d’une infusion de menthe. Le patron étant chinois, je me doute qu’il doit savoir où je peux trouver de la fécule de manioc. Je lui pose la question avant de partir et il m’indique alors un quartier où l’on retrouve bon nombre de magasins et produits chinois dont un hyper asiatique qu’il m’indique.

Je rentre à l’appartement et croise les filles en train de déjeuner. Elles ont difficilement dormi à cause des chaleurs importantes du moment. Je décide de profiter de cette journée pour aller à la plage avec Saulo et Gefferson, des amis brésiliens lyonnais, plutôt que de participer aux cours du festival. J’échange un peu avec les filles puis repars en ville à la recherche de la fécule de manioc, le temps que mes deux amis brésiliens me rejoignent à l’appartement qui est sur le trajet de la plage.

Nous nous installons dans une petite cabane au bout de la plage pour une petite bière avant un bain de mer. Nous enchaînons ensuite par une paella dans un restaurant au feu de bois qu’on a recommandé à Saulo ; cependant il faut réserver pour avoir une vraie bonne paella au feu de bois, celle que l’on nous sert n’ayant que peu d’intérêt. Je retourne ensuite à l’appartement me préparer pour les activités que nous ont concoctées les organisateurs du festival. Nous avons rendez-vous plus loin dans la coulée verte de la ville, en face de l’école de danse où ont lieu les cours du jour. J’arrive à la fin du pique-nique, se prépare une initiation à la capoeira animée par le DJ forro résident de Valencia. Fatigué par la chaleur qui a aussi rendu la nuit difficile, le public anime timidement la roda. Une fois la roda terminée, je ne m’éternise guère et rentre dans l’objectif de faire une sieste. Sur le chemin, je m’arrête acheter les derniers ingrédients nécessaires à la confection des pao de queijo. Évidemment, arrivé à l’appartement, je m’active en cuisine au lieu de me reposer, me croyant seul à l’appartement.

Les pao de queijo enfournés, je me rends au salon où je découvre Yolanda et Carol installées sur les deux canapés à la fraîcheur de l’air conditionné de la pièce. Elles me proposent de m’installer avec elles en plaçant le matelas de ma chambre au sol. Je ne résiste pas à l’idée et m’affale sur le matelas au frais le temps de la cuisson des pao de queijo. Les premiers cuisent vite, j’en mange un et en propose à Carol et Yolanda. Carol en mange un, tout juste sorti du four, qu’elle trouve très bon. C’est elle qui me préviendra lorsque les autres auront fini de cuire. Ayant mangé tardivement, les pao de queijo seront mon repas du soir.

Pao de queijo

Après un bon repos et une bonne douche, je me mets en route pour la soirée du vendredi en faisant un crochet chez un glacier excellent, offrant une qualité de produit rare, non loin du festival : je choisis deux boules de stracciatella, une classique et une au matcha. On me propose du chocolat venant d’une fontaine en circuit fermé au fond du cornet, on me propose aussi l’ajout de crème fouettée maison aux allures de blanc en neige par dessus les boules.

Ravi de cette douceur, je me rends au festival avec ma réserve de pao de queijo que je compte offrir à mes amis lyonnais au cours de la soirée. Le festival a lieu au même endroit, un étage en-dessous, dans une grande salle climatisée, offrant un climat plus agréable que la terrasse de la veille. J’entame ma distribution de pao de queijo au fur et à mesure que je croise mes amis lyonnais. Je croise Amy, la DJ de Lyon que je n’avais jusqu’alors pas encore vue et Martine la présidente de l’association de Lyon, déjà croisée la veille, avec laquelle j’échangerai quelques danses.

La soirée commence animée par des DJ, qui font ensuite place à un groupe de Lisbonne : forro do piano. Le pianiste, très doué, a un look surprenant, habillé d’une simple salopette laissant apparaître les tatouages qui couvrent le haut de son corps. La soirée sera ponctuée de très belles danses. La première d’entre elles, s’étalant sur plusieurs morceaux, avec une Franco-brésilienne, aux cheveux longs et lisses plutôt blonds, presque aussi grande que moi, dont j’entends le souffle lourd au creux de mon oreille. Une autre danse mémorable aura été avec une Valencienne, plus petite, avec laquelle je me sens connecté si bien qu’elle me guide ponctuellement, exactement aux moments où la créativité de la danse me fait défaut. Je danserai aussi à plusieurs reprises avec le garçon de la veille, si bien qu’une Lyonnaise nous trouve si mignons qu’elle souhaiterait bien me l’emprunter le temps d’une danse. Je danserai aussi avec une ancienne, française, qu’il me semble avoir déjà aperçue aux deux festivals de Lyon. Échangeant les rôles de guide et suiveur nous passerons un merveilleux moment qui se termine par une longue et douce embrassade.

La prestation du groupe terminée fait place à de nouveaux DJ. Je surprends Martine à manger le pao de queijo qu’elle se gardait pour plus tard avant qu’elle vienne me dire qu’il était très bon et qu’il venait à point nommé pour boucher le creux de 2h du matin. La soirée se poursuit puis se termine avant de redémarrer en after au même endroit que la veille. Je ne m’attarderai pas cette fois-ci, passant plus de temps à discuter qu’à danser, avec deux Portugais, l’un de Porto, l’autre de Lisbonne qui essayera mon vélo.

Essaie du vélo par un festivalier portugais

13 août 2022

Je me réveille d’une nuit au salon congelé par la climatisation réglée trop forte. Je déjeune et me prépare pour assister aux cours. Je n’ai pas noté l’adresse correctement et me retrouve perdu à vélo faute d’accès internet depuis mon téléphone. J’ai dû demander plusieurs fois mon chemin à des passants, un bon quart d’heure de retard. J’assiste à un cours animé par Sarah Collings puis un suivant par Camila et Enrique de Lisbonne. Je profite de la fin du cours pour prendre le contact de Camila en prévision de mon futur passage à Lisbonne.

Je retrouve Saulo en sortie de cours et nous décidons de nous rendre dans le centre manger un bout. Nous nous arrêterons manger des burritos autour d’une bière en commentant les soirées passées, nos ressentis et visions de la danse que nous semblons dans le fond partager. Nous terminons le repas par un dessert aux fartones accompagnés d’horchata dans l’horchataria voisine du restaurant que j’ai plaisir à faire découvrir à Saulo. Le vendeur nous offre quelques souchets afin que nous puissions goûter le produit brut.

Je rentre à l’appartement me doucher et faire une sieste avant de rejoindre Saulo, Gefferson, Cindy et Maëlle qui partagent un air b&b où je retrouve Émilie, une autre amie du cours de forro avec laquelle je m’entends très bien. Lorsque je pousse la porte Cindy est en pleine préparation d’une tortilla espagnole. Nous passons un super moment animé par une ambiance musicale brésilienne, mettant à l’épreuve ma culture qui étonne Gefferson. Les bières au congélateur pour les refroidir plus rapidement, Saulo me demande si je connais l’expression en portugais « canela de pedreiro » qui signifie « tibia de maçon » pour demander une bière qui, sortie du frigo, se couvre de givre, adoptant la teinte du tibia d’un maçon qui rentrerait du travail.

L’apéro terminé après une tortilla délicieuse, nous finissons par nous mettre en chemin pour la soirée au thème « arc-en-ciel » tous ensemble, à vélo. Nous arrivons au lieu de la fête, qui a lieu dans la même salle que la veille. On nous remet à chacun un lot de colliers en rubans d’une même couleur que nous devrons échanger au cours de la soirée avec nos différents partenaires de danse. Chacun se prête au jeu au début et je finis rapidement par avoir un collier couleur arc-en-ciel. Toujours initialement animé par des DJ, je croise le DJ barcelonais Pedro BZ au bar qui dit à Martine, alors que je discute avec elle, qu’il va y avoir une ronde géante au-devant de la scène. Nous ne comprenons alors pas immédiatement, mais elle se matérialise rapidement par l’arrivée sur scène des musiciens du groupe toulousain (oui français !) Forro magnetico, accompagné du chanteur et flûtiste Carlos Valverde qui arrive du public. Il commence effectivement à faire tourner le public autour de lui au son du pandeiro, ou tambourin en français, dessinant ainsi une jolie ronde dans l’assistance.

Après un bon moment de jeu avec le public, le concert reprend et les danseurs piétinent la piste de danse. Au bout d’un moment, Carlos Valverde annonce l’arrivée d’un joueur de sanfona en portugais, connu sous le nom de vielle à roue en français, qui se joue en tournant une roue qui frotte sur différentes cordes émettant un son très particulier qui me transportera sur une autre planète alors que je danse avec une Allemande.

Je danse à nouveau avec Carol et j’ai alors l’impression que chaque nouvelle danse est encore plus amusante que la précédente. Celle-ci finit un genou au sol sous le regard de Vanessa qui observe la scène d’un air amusé. Elle nous prend ensuite en photo pour immortaliser la scène.

Sur la piste avec Carol

La soirée se termine à nouveau en after autour du point d’eau auquel je me rends sans de nouveau m’attarder, la nuit est déjà bien avancée. Je pars un moment après mes trois « colocs » que je devance à l’arrivée à l’appartement. Nous transformons Yolanda, Carol et moi, le salon en dortoir pour ne pas souffrir de la chaleur, tout en prenant soin de remonter la température de la climatisation.

14 Août 2022

Il est midi, j’avais proposé à Saulo et une autre Française de Barcelone de venir faire des pao de queijo à l’appartement mais la matinée est déjà bien trop avancée. L’appartement se réveille petit à petit, chacun à son rythme, je me mets finalement à préparer des pao de queijo avec Carol qui voulait que je lui apprenne. Vanessa prépare une tortilla et Yolanda assemble de quoi préparer une salade d’épinards et mozzarella accompagnés d’avocats. Une fois le tout préparé, je décide de sortir la conserve de « bonito » que m’a offert Ruben quelque jours plus tôt pour la partager avec les filles. La table assemblée, nous mangeons tous ensemble et passons un joli moment de partage.

Recette des pao de queijo

Au fil d’une discussion, j’évoque le festival de reggae de Benicasim et j’apprends alors que Carol et Vanessa ont prévu de sauter le dernier jour de festival pour se rendre à celui-ci. L’idée fait son chemin et j’envisage alors sérieusement cette possibilité : un artiste brésilien que j’apprécie particulièrement sera sur scène ce jour-ci. Après le repas, j’échange longuement avec Yolanda qui a un annuaire de contacts et d’adresses impressionnant puisqu’elle voyage beaucoup dans le cadre de son travail et ne peut s’empêcher de danser à chaque endroit qu’elle visite. Je note alors bon nombre de contacts et lieux dans mon téléphone pour la suite. Nous passons le début de l’après-midi au salon, au frais de l’air conditionné, jouant tour à tour des musiques sur ma petite enceinte portable, dansant sur de la kizomba, du zouk, du kompa et autre joyeusetés. Je finis par voir l’heure et me mets rapidement en chemin vers la plage pour assister au set d’Amy qui doit mixer sur la plage.

Après-midi danse au salon

J’arrive à la cabane devant laquelle les danseurs remuent le sable et depuis laquelle joue un DJ mais pas Amy, je suis arrivé trop tard pour profiter de son set. Cependant on me dit qu’elle mixera à nouveau pendant un duel de DJ qui aura lieu par la suite. Je décide donc de me jeter dans la mer pour me rafraîchir avant de me mettre à danser en laissant mes affaires auprès de Cindy et Gefferson installés sur la plage. Danser sur le sable mou n’est pas chose facile, il se forme des trous, des bosses au fur et à mesure de la danse, une bonne base ainsi qu’un bon équilibre sont nécessaires pour profiter de l’expérience.

Je fais la connaissance autour d’une danse de Rocio, qui me demande si je suis le garçon à vélo. Je lui réponds positivement puis elle me pose un tas de questions concernant mon voyage. Elle me dit qu’après le festival elle se rend à Dénia, à une centaine de kilomètres au sud de Valencia, et qu’elle serait heureuse de m’accueillir sur place. Je n’ai pas mon téléphone avec moi mais nous échangerons nos contacts plus tard. Elle me pointe du doigt un Colombien forrozeiro de Séville qui peut aussi être un bon contact pour pratiquer lorsque je passerai dans la région.

La soirée continue, les danses s’enchaînent jusqu’à ce que la surprise que nous avait réservée l’organisation du festival se manifeste : le chanteur de Forro magnetico ainsi que quelques musiciens se mettent à jouer sur des rythmes brésiliens variés. Il se forme à nouveau une grande ronde à laquelle je prends part, s’abaissant, se relevant et se transformant même en chenille géante. Le tout est couronné d’une marche en rang derrière le chanteur, alors transformé en flûtiste qui nous guide tels une horde de souris à la mer dans laquelle nous entrons tous avec lui, troquant les percussions par de grandes tapes dans l’eau en rythme. Cette expérience incroyable terminée, pouvant paraître quelque peu sectaire vue d’une œil extérieur, filmée par de nombreux usagers de la plage, nous retournons danser autour de la cabane.

Je rencontre alors Felipe, le Colombien de Séville auquel j’expose mon voyage et projet pendant un bon moment, il me semble fort sympathique et le courant semble bien passer. Nous échangeons nos contacts, il parle de mon passage futur à un autre habitant de Séville et me dit qu’ils organiseront un événement au moment où je serai de passage. Content de cette rencontre, je croise Émilie une Lyonnaise, nous décidons d’essayer de danser sur un sable plus dur mais malheureusement un peu loin de la musique que nous peinons à distinguer, couverte par le bruit des vagues. C’est alors que nous observons Carlos Valverde qui est retourné jouer de la flûte seul dans l’eau. Nous nous approchons et dansons ensemble dans la mer dans une eau qui nous arrive au-dessus de la taille. Carlos transforme sa flûte traversière de bois en pipeau en faisant volontairement entrer de l’eau de la mer à l’intérieur. L’expérience bien que peu évidente, est très agréable, le contact des peaux dans l’eau très différent me laisse un joli souvenir en tête.

L’heure de quitter la cabane sonne, un des organisateurs du festival annonce un nouvel after « clandestino » plus loin sur la plage en direction de la ville, sur une sorte d’esplanade bétonnée, bien plus agréable que le sable pour danser. Décontracté par l’ambiance plus simple de la journée de plage, j’aime particulièrement cette soirée qui a « dénudé » les danseurs qui se présentent maintenant tels qu’ils sont réellement, sans artifices. Pedro BZ, le DJ de Barcelone, attitré aux afters, commence à mixer puis laisse place à une DJ brésilienne venu d’Itaunas, petite village de pêcheurs du Brésil connu pour son festival de forro, certains disant qu’il s’agit du lieu de naissance du forro.

Fatigué par la journée, je finis par « danser » un forro immobile avec Maëlle qui elle aussi n’en peut plus et me remercie pour ce moment simple. Je danserai à nouveau avec Rocio, me redonnant suffisamment d’énergie pour danser ensuite avec une professeure de forro d’une autre ville qu’elle m’indique en me suggérant de danser avec elle. Je rassemble le peu d’énergie qu’il me reste pour essayer une danse avec la professeure, très agréable mais simple au vu de mon état de fatigue.

15 Août 2022

J’ai décidé d’aller au festival de reggae avec Carol et Vanessa. Au moment où Carol vient me demander ce que j’ai finalement décidé, je lui annonce que je suis en train d’acheter mon billet pour le festival de reggae et la soirée forro du soir qui était en option. Ravis nous célébrons la nouvelle par une embrassade. Je me prépare ensuite à rejoindre Saulo, Emilie, Gefferson, Cindy et Maelle autour d’une paella dans le restaurant qui nous avait initialement déçus en ayant pris soin de l’avoir préalablement réservée. J’arrive évidemment en retard mais juste à temps pour profiter d’un verre en attendant la paella qui arrive au centre de la table. Cette fois-ci nous ne sommes pas déçus !

Paella au feu de bois

Repu, je cherche une horchata pour accompagner des fatornes que Saulo a achetés le matin en guise de dessert que nous prenons sur la plage. Nous nous mettons ensuite à l’eau en nous faisant des passes de frisbee avec Gefferson. Les passes se terminent parfois en de grands plongeons pour attraper l’objet.

Je rentre ensuite pour une douche et une longue sieste puis rejoins la fête, profitant de la voiture d’une Valencienne qui se rend également à la fête à une quinzaine de kilomètres de Valence. Nous arrivons sur place et je croise Sandrine, une autre Lyonnaise, qui se trouvait être à Valence et qui a profité de la soirée optionnelle pour avoir un aperçu du festival. Nous sommes tous deux contents de nous voir, je ne m’attendais pas à la croiser ici.

Une grande Brésilienne, légèrement plus petite que moi, m’invite à danser. Je ne l’avais pas vu venir, je pose mon verre et entame une jolie danse qui se terminera par une embrassade pour se remercier mutuellement de ce joli moment. Nous danserons à nouveau pendant la soirée et nous finirons par échanger nos contacts. J’aime beaucoup les danses que j’aurai ce soir là. Nous essayerons avec Carol un pas « acrobatique », que m’a appris une amie brésilienne, se terminant assis sur mes genoux avant de reprendre la danse de plus belle. A partir de 4h du matin la piscine du lieu où nous sommes est ouverte, nous nous déplaçons à celle-ci et les Lyonnais sont évidemment les premiers, moi inclus, à faire leur entrée dans le bain. Après deux bonnes heures à jouer et danser autour de la piscine nous finissons par rentrer.

16 Août 2022

Je me réveille à 13h, chez la Venne qui m’a amené à la fête, elle m’a proposé de dormir chez elle, l’heure étant bien avancé et moen vélo stationné dans le coin. Je patiente un moment en espérant qu’elle se réveille puis décide de partir, je n’ai pas internet et aucun moyen de savoir quand Vannessa et Carol comptent se rendre au festival de reggae, je veux lui laisser un mot pour la remercier mais ne trouve rien à portée de main, je lui écrirai plus tard. Je me rends rapidement à l’appartement où Carol et Vannessa, toujours présentes, s’activent pour partir prendre le train. Elles sont en train de préparer des sandwichs et me proposent de m’en réserver un bout. Je prends un maillot de bain, une serviette, de l’eau ainsi que mon petit panneau solaire pour être autonome en énergie et me revoilà parti un quart d’heure plus tard. Nous nous rendons à la station de train qui se trouve juste à côté de l’appartement, achetons les billets et attendons le train en mangeant nos sandwichs : cela ne sera pas possible dans le train où le port du masque est obligatoire.

Nous entendons un homme siffler le long du quai tenant quelque chose au bout de son bras. Les filles l’observent et me disent « Ne serait-ce pas ton panneau solaire ? » Je regarde alors mes affaires et constate que j’ai effectivement oublié mon panneau solaire au guichet lors de l’achat du billet. Je me précipite alors vers l’homme et je lui dis que c’est à moi. Il me regarde d’un air sérieux et me demande où il l’a trouvé, pour s’assurer que je suis bien le propriétaire. Je lui réponds que je l’ai oublié au guichet, légèrement incertain puisque pris de court par la question. Il me tend l’objet et je le remercie vivement en lui expliquant que je suis de voyage et qu’il s’agit de ma source d’énergie principale.

Nous montons dans le train et nous voilà partis pour le festival, Carol et Vanessa profitent du trajet pour découvrir mon blog dont je viens de leur partager l’adresse. Carol le lit en français puisqu’elle le comprend sans pour autant pouvoir le parler et Vanessa en catalan traduit par google. Nous arrivons au festival et entrons dans l’espace réservé à celui-ci munis de nos bracelets que l’on nous a remis à l’entrée. Nous explorons le lieu et tombons sur une zone où sont accrochés de nombreux hamacs à une structure métallique. A côté des hamacs se trouve un espace réservé à différentes pratiques de yoga et méditation, où se trouve un gourou à ce moment là. Il se tourne vers les quatre points cardinaux en commençant par le sud, se pointant évidemment vers le soleil de la fin d’après-midi qui indique plus l’ouest que le sud…

Pendant que je visite quelques stands Vanessa et Carol se sont trouvé des places dans les hamacs, je les rejoints et presque immédiatement une place se libère auprès d’elle. Nous profitons d’un moment sieste puis partons nous restaurer pour assister ensuite à une batucada qui se met en place.

Partage d’un hamac avec Carol
Sieste en hamac

L’ambiance est animée, rassemblant de plus en plus de public. La batucada se déplace alors jusqu’à la scène principale petit à petit en terminant sur un final très énergique. Sur scène enchaîne un DJ, qui anime la foule en attendant l’arrivée du premier groupe : Skatalit, des vétérans du ska encore bien en forme pour leur grand âge.

Batucada arrivant sur la scène principale

S’ensuit le concert de Natiruts que j’attendais avec impatience, il jouera de nombreuses chansons que je connais ou en partie. Lorsque le premier refrain de « Sorri, sou rei » retentit, des larmes d’émotion me viennent, de par ce qu’elle signifie pour moi. Nous passerons également un moment à transmettre des pensées positives à tous ceux qui ont la vie dure et n’ont pas la chance de se divertir comme nous le faisons actuellement.

Natiruts est suivi d’un concert explosif de Damien Marley que j’ai vu à plusieurs reprises. Celui-ci fut le plus intéressant qu’il m’ait été donné de voir, d’autant qu’il partagera une chanson avec son frère Julian qui sera sur scène le lendemain. Nous nous amusons avec Carol d’une Française juste derrière nous qui tente d’accompagner le chanteur sur des tonalités si fausses qu’elles piquent les oreilles.

Le dernier concert de la scène principale terminé nous commençons par nous restaurer puis nous errons de scène en scène pour faire passer le temps jusqu’au premier train de la journée. Vanessa finit par trouver un hamac pour dormir comme elle peut et nous nous dirigeons vers la scène dancehall avec Carol où sévit un « selecta » très actif s’exprimant fréquemment au micro dans une ambiance très sound system. Il passera une quantité importante de morceaux que je connais. Cela nous occupera jusqu’à la fin du set à 5h du matin. Il nous reste 2 heures à occuper avant le train. Nous trouvons des hamacs en corde peut confortables pour nous reposer un peu avant de nous faire réveiller une demi-heure plus tard par la sécurité qui est en train de fermer cette zone du festival. Nous nous rendons donc vers la gare qui se trouve à une vingtaine de minutes du festival nous laissant encore une heure à attendre le train. Je m’allonge par terre pour entamer une sieste vite arrêtée par Carol qui renverse une bouteille à côté de moi. Je la reprends plus loin puis dans le train qui nous gèle jusqu’à l’os, la climatisation étant réglée à 25°C. Nous arrivons finalement à l’appartement que nous devons rendre pour 11h, nous laissant encore un peu de répit pour dormir.

Attente du train

5 réponses à “Valencia – Benicàssim”

  1. Merci de votre récit Fabrice. Ça a eté trés amusant de les revivre en les lire. C’était un plaisir de faire partie de tes aventures pendant un petit morceau de ton voyage en vélo. À bientôt, ami. 🙂

  2. Bonjour Fabrice
    Je suis si contente de voir que tu as repris l’écriture de ton blog et de pouvoir lire tes aventures palpitantes et belles rencontres !
    Bravo ! Bisous du Jura

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