Saint-Christol – Molégès


19 juillet 2022,

Remis de la journée éreintante de la veille, je décide de partir dans l’après-midi. Je profite de la matinée calme pour me reposer et écrire sur les derniers jours du voyage. Je prends contact avec l’association de forro de Montpellier dans l’objectif de pouvoir les rencontrer si jamais des activités étaient prévues lors de mon passage. Je contacte également le fabricant de mon vélo pour lui demander une patte de dérailleur : une pièce qui peut casser facilement sur un mauvais coup et généralement difficile à trouver. Arrive l’heure du repas, je prépare une salade pour accompagner les restes de la veille qui constituent ainsi notre repas. Après une longue pause je rassemble mes affaires et me prépare pour un départ en milieu d’après-midi.

Clément et Lucas testent tour à tour l’assise et l’équilibre de mon vélo chargé et prêt à partir avant que je m’élance directement dans une ascension vers Lagarde d’Apt. Je m’attendais à une côte s’étalant sur quelques centaines de mètres, je me retrouve à m’échauffer sur une portion avec un beau dénivelé m’amenant à 1100m d’altitude alors que Saint-Christol se trouve à 800m. Une fois les 6 km de difficulté passés, j’entame ma descente vers Apt sur une petite route avec une vue magnifique sur la vallée, toujours voilée par la pollution.

Vallée du Calavon

Je contacte alors mon ami de Montpellier pendant une pause photo pour le tenir au courant de mon avancée : je pense atteindre Montpellier le lendemain. J’apprends qu’il vient d’attraper le covid, je dois donc trouver une autre solution d’hébergement en dernière minute. Même si je n’ai que peu de chance de l’attraper vu mon historique avec ce virus, je préfère éviter le risque de l’attraper pour ne pas me poser de questions sur la marche à suivre à chaque rencontre.

Arrivé dans la vallée, je rejoins rapidement Apt. En la traversant, j’aperçois un panneau indiquant la piste cyclable que Lucas m’a indiquée. En le suivant, je découvre que je viens de rejoindre l’euro-vélo n°8. Ce sont des routes cyclables traversant l’Europe. Une bien connue de la région Rhône-Alpes est la via Rhona qui descend jusqu’à Montpellier. Celle-ci s’étant du détroit de Gibraltar en Espagne jusqu’à la Grèce avec même quelques morceaux en Turquie longeant la Méditerranée, sauf en Italie qu’elle traverse par le nord.

Cette voie cyclable, bien que parfois assez proche d’un axe routier bien fréquenté, est superbe, les couleurs de fin de journée transforment le paysage en nuance jaune et orange. Elle semble être une ancienne voie de chemin de fer, très plane sans quasiment aucune pente, traversant parfois dans de jolis renfoncements rocheux. Lucas m’avait prévenu que cette piste ne sera pas ou peu ombragée, je suis donc agréablement surpris de constater que de bonnes parties sont bien couvertes d’arbres posant le long de la voie.

Véloroute N°8 entre Apt et Cavaillon

Au loin sur une belle ligne droite de la véloroute, j’aperçois quelque chose qui ressemble à un vélo-couché, ou un vélo cargo, qui pique ma curiosité. A l’approche l’image se précise, il s’agit d’un petit chariot, constitué d’une roue à l’avant et deux roues à l’arrière, le tout recouvert d’une bâche orange. Je m’arrête et salue l’homme avec son étrange engin. J’entends à son accent qu’il est espagnol, j’embraye sur de l’espagnol en lui demandant si cela est bien le cas. Son visage s’illumine, un grand sourire se dessine et il semble devenir une autre personne. Il vient de Valencia, où je me rends pour un festival de forro. Il me conseille sur la route à prendre, notamment de ne pas prendre la véloroute en Espagne puisqu’elle n’est pas facile à suivre. Il souhaite aller dans le nord de l’Italie, cependant il ne sait pas jusqu’où il pourra se rendre avec les actuels feux de forêts. Il verra bien ! La coïncidence de son point de départ et de mon arrêt nous étonne tous deux. J’apprends qu’il s’appelle Sergio, nous échangeons encore un peu sur nos parcours et engins respectifs, puis chacun reprend sa route.

Je continue sur cette belle véloroute avec un soleil chargeant de plus en plus le paysage de couleurs orangées. Jusqu’à parvenir à Cavaillon. Il commence à se faire tard et je dois traverser rapidement la petite agglomération pour commencer à chercher un endroit où dormir. Je pousse jusqu’à Molégès, je m’arrête dans une pizzeria et demande au jeune pizzaiolo s’il a une idée d’où je pourrais accrocher mon hamac, il est arrivé récemment et ne peux donc m’aider. Je passe alors mon chemin, dommage les pizzas avaient l’air bonnes ! Sur un chemin traversant les champs de la région, je croise deux joggeuses. Je leur demande si elles connaissent un endroit tranquille pour dormir. Après un instant de réflexion, l’une d’elle semble avoir une idée. Elle commence par m’indiquer le chemin puis me propose de les suivre dans leur course puisque ce n’est pas très loin. Elle m’accompagne jusqu’à un ancien lavoir. Un bâtiment de grosses pierres fait face à une source qui se transforme directement en petit ruisseau. Quelques tables de pique-nique sont installées, éparpillées sur le terrain au milieu des arbres épars et suffisamment espacés pour mon hamac. Je ne pouvais rêver mieux !

Véloroute N°8 peu après Molégès

Après un pique-nique de mes dernières provisions je me rince au lavoir avant de me coucher.


2 réponses à “Saint-Christol – Molégès”

  1. Re-bonjour Fabrice,

    Encore bravo pour ce parcours jalonné de rencontres et d’échanges facilités par ta personnalité ouverte, sociable, amicale, curieuse d’apprendre, tes aptitudes linguistiques, tes passions.

    Combien coûte une place en camping ⛺️ pour ton hamac et ton vélo couché ?

    Nous te confirmons qu’Aveiro est une très jolie ville près de Porto. Nous l’avons visitée. Des canaux avec des belles barques molliceiros colorées qui servaient à récolter algues et sel, et la spécialité délicieuse à base de jaunes d’œufs, les « ovos molles » (les sœurs chargées du lavage et empesage du linge 🧺 n’utilisant que les blancs d’œufs ont inventé une recette pour utiliser les jaunes).

    Bonne suite de parcours,

    Bisous,

    • L’unique fois où j’ai eu à payer un camping fut à Montpellier, la place est cher puisqu’elle ne différencie pas les caravanes des tentes ou autres installation : j’en ai eu pour 60€ pour deux nuits dont une que j’ai déserté. D’après un autrichien que j’ai rencontré ensuite en Espagne, ce serait le cas a peu près partout le long de la côte. Cela dit, le prix est à la place, peu importe le nombre de personnes. A plusieurs cette option peu donc devenir intéressante surtout s’il on a aussi la chance de tomber sur un camping plus abordable.

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